Interview-Edwige-CDAF

Edwige, d'Esapienne à Formatrice

Bonjour Edwige ! Pourriez-vous nous décrire votre parcours professionnel et nous expliquer comment vous avez intégré le domaine des achats ? 

À l'origine, je suis formée en analyse biologique et biotechnologie, ce qui m'a amenée à débuter ma carrière dans un laboratoire pharmaceutique axé sur la recherche. Dans ce contexte, j'étais régulièrement confrontée aux achats et cette interaction fréquente avec les acheteurs et les fournisseurs m’intéressait. Un jour, j’ai eu une conversation avec le responsable des achats du site et je lui ai demandé de m'expliquer en détail les différentes facettes de son métier. 

A l’époque mon entreprise offrait une sorte d' « intérim interne » où les services pouvaient exprimer leurs besoins temporaires en personnel. Intriguée, j'ai proposé au responsable des achats d'ouvrir une mission « Scientifique – Acheteur », même si cela n'était pas vraiment commun. Ma candidature a été acceptée et alors que je devais initialement travailler à temps partiel pour une courte période, cela s'est rapidement transformé en une mission de près de 2 ans à temps plein, en tant qu’Acheteuse R&D. 

Ma directrice a rapidement vu la valeur ajoutée d'avoir une personne technique dans le département des achats, non seulement d'un point de vue financier mais aussi technique. Cela permettait de gagner du temps et d'améliorer l'efficacité ! 

Je gérais les achats liés aux analyses scientifiques, les investissements d’appareils scientifiques et le renouvellement des contrats de maintenance. Tout en travaillant en binôme avec des acheteurs expérimentés, j'apportais mon expertise technique et j'apprenais progressivement à gérer des dossiers de plus en plus complexes. Au début, mes tâches étaient assez basiques, comme suivre les RFA dans les contrats, mais cela évoluait constamment. 

Un jour, une acheteuse industrielle avec qui j’avais eu un sujet en commun m’a appelé en me disant qu’elle allait quitter son poste suite à la mutation de son mari et qu’elle avait pensé à moi pour la remplacer. J'étais assez sceptique au début, parce que le poste exigeait un diplôme Bac+5 en achats et 5 ans d'expérience en achats industriels, qualifications que je ne possédais pas. Mais j’ai décidé de tenter ma chance et après une série d'entretiens, j’ai obtenu le poste et j’ai passé un peu plus de 5 ans en tant qu'acheteuse industrielle au sein d'un grand laboratoire pharmaceutique français, présent à l'international. 

Là, mon portefeuille, c'était principalement les achats directs de packaging autour des gélules ou comprimés. Et en tant qu’acheteuse industrielle directement sur le site, j’étais aussi impliquée dans les achats indirects et les achats d'investissement. Pour les achats indirects, chaque service avait comme des «approvisionneurs », donc je coordonnais cette équipe et les assistais à partir d'un certain seuil financier pour leurs achats. Et pour les investissements, je suivais les projets scientifiques, puisque c’était en rapport direct avec mon ancien métier. 

 

Vous n’aviez donc aucune formation officielle dans les achats à ce moment-là ? 

À la base, non. Mais après quelques temps dans mon nouveau poste, mon DRH de l'époque m'a dit qu’en France il y avait cette culture du diplôme et que même si j’avais déjà acquis des bases pratiques, il était essentiel que je solidifie mes connaissances avec des bases théoriques et qu’il était prêt à financer une formation diplômante. Alors, j'ai fait mes recherches et j'ai choisi l'ESAP, attirée par sa philosophie « Les acheteurs forment les acheteurs » et par la diversité des apprenants, qui sont de tous âges. Cela m'a permis d'obtenir un diplôme tout en continuant à travailler en alternance au sein de mon entreprise. 

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à passer de l’autre côté de l'équipe en rejoignant CDAF Formation côté formateur ? 

L’idée de transmettre et partager me passionne vraiment, c’est une part importante de ma personnalité. Lors de ma remise des diplômes, qui s’est tenue plus tard à cause du COVID, l'ancienne directrice de l’ESAP m'avait dit qu’elle me verrait bien animer un module, me considérant comme un bon porte-parole, à l'aise avec la prise de parole en public. 

Sur le moment je voulais y réfléchir, car j’étais sur le projet Expert Achats qui est un réseau d’acheteurs professionnels associés, où chacun est responsable de sa propre agence, un peu à la manière des avocats ou des experts-comptables ; projet qui a d’ailleurs abouti puisqu’aujourd'hui, je gère ma propre entreprise, associée avec le fondateur d'Expert Achats, Fabrice LASSAULX, qui est basé à Nantes. Nous formons une équipe d’une dizaine d'acheteurs à travers la France. D'autres collègues d’Expert Achats enseignent également dans différentes écoles Achat et m’ont encouragé à tenter l’expérience, me disant que cela me plairait. Et ils avaient raison ! 

J’ai donc animé mon premier module « Audit achat et fournisseur » cette année, suivi par « Communication et leadership de l’acheteur » et c’était tout simplement génial. Animer une formation que j’avais moi-même suivie a été un avantage ; je comprenais parfaitement les étudiants et ce qu'ils vivaient, ce qui a facilité nos échanges. Partager cette expérience et donner des conseils en tant qu'ancienne de l'ESAP, c'est une force supplémentaire que je suis heureuse de mettre à profit. 

 

Pour vous quelle est la plus-value de CDAF Formation ? 

La grande force de CDAF, c’est le principe que « les acheteurs forment les acheteurs ». C’est fondamental et ça rend l'enseignement extrêmement ludique et concret. Bien sûr, il y a une base théorique nécessaire, mais l’essentiel réside dans la pratique, et je dirais même, beaucoup de pratique, ce qui est formidable.

La formation à l’ESAP nous dote non seulement des compétences techniques en achats, enrichies par de nombreux ateliers et exercices, mais aussi de la bonne posture à adopter. Cela est crucial car, imaginez, vous arrivez dans une entreprise et soudain, on vous demande de faire une présentation devant le comité de direction. Malgré la pression, vous respirez un grand coup, vous y allez, et vous êtes assurée de votre coup. Et ça, ça marche ! L'ESAP nous prépare vraiment bien à la réalité du terrain. 

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Et pour terminer, est-ce que vous avez une devise qui vous suit dans votre vie privée et/ou professionnelle et qui pourrait être reliée aux achats ? 

Oui, c'est une expression qui peut sembler banale car beaucoup de gens l'utilisent, mais elle résonne particulièrement avec moi : « Tout seul on va vite, mais ensemble, on va plus loin ». Cette idée accompagne ma vie personnelle comme professionnelle parce que quand vous êtes seul sur un projet, vous pouvez avancer rapidement, mais il est impossible de penser à tout. Par contre, quand plusieurs esprits travaillent et « cogitent » ensemble, le résultat est simplement extraordinaire. 

Dans le domaine des achats, c’est particulièrement pertinent. Imaginons qu'on vous approche parce qu’il y a un contrat à négocier en urgence, cela est peu pertinent avec peu d’impact sur le résultat de l’acheteur. Mais à l’inverse, un collègue signale un projet à venir où l'acheteur est intégré dès le début, collaborant avec son centre d'achat, discutant avec la production, le bureau d’études, le service qualité, etc. Chacun apporte son expertise, et en tant qu’acheteur, la situation est mieux comprise et gérée, le but à atteindre clairement identifié et les erreurs et pièges identifiés et sécurisés. C’est là que réside toute la plus-value de l'acheteur : dans cette capacité à rassembler et à coordonner les expertises pour un meilleur résultat. Ce proverbe illustre parfaitement bien notre rôle en tant qu'acheteurs, et associé à l’anticipation, c’est une réussite garantie.